Lors de mon reportage à Ingré, je mentionnais que le piéton et le cycliste étaient toujours perdants lors des arbitrages vis à vis des automobilistes. Ce sera la même idée maitresse dans le reportage que je viens de faire à Olivet. On constate que la peur de contraindre (même légèrement les automobilistes) est transpartisane dans la métropole d’Orléans. Aujourd’hui, j’arpente la rue de la Reine Blanche et la rue Albert Barbier.
J’ai été attiré par un article de la République du Centre qui mentionnait les travaux dans ce secteur que je fréquente souvent à vélo. Il me fallait aller voir comment allait être considérés les cyclistes et les piétons à l’issue de la réhabilitation.

UN ESPACE PARTAGE DEJA AMOCHE
La création de « voies douces » remonte à 2014 dans ce secteur. Un espace partagé reliant le début de la rue Reine Blanche jusqu’au parking de la promenade des moulins du Loiret avait inauguré par le précédent maire.

L’espace partagé fait 3 mètres de large. Tant que ce dernier est vide cela ne pose pas de problème mais dès que des promeneurs sont présents c’est vite problématique et cela engendre du conflit d’usage.

6 ans après sa mise en service, le cheminement s’affaisse à plusieurs endroits. Pour le moment, ce n’est pas dangereux mais cela va s’aggraver avec le temps.

Par contre la rue a bénéficié d’un lifting complet et d’un élargissement. Les marques vertes sur les arbres signalant qu’il ne faut pas les abattre sont encore présentes.


A l’intersection avec la rue des Cireries, il y a un stop alors que les piétons bénéficient d’un passage piéton. Encore une fois, deux poids deux mesures face à la voiture.


UN NOUVEAU TRONCON DANS LA MEME VEINE

Le tronçon sera prolongé à l’identique jusqu’au restaurant Le Rivage pour ensuite s’arrêter brutalement.

Quelle suite à donner à ce cheminement cyclable? Dès que l’espace à partager est contraint l’espace dédié aux vélos disparait et la place pour les piétons est en deçà des normes en vigueur. Pourtant le maire d’Olivet, Mathieu Schlesinger rappelait encore récemment que « les pistes cyclables mailleront tout le territoire olivetain d’ici quelque temps« . Comment faire un maillage si on a peur de froisser l’électeur automobiliste ?
Sur ce tronçon, les automobilistes sont toujours au centre de toutes les attentions avec ce joli séparateur de voie.

LA RUE ALBERT BARBIER : UN FUTUR ENFER POUR LES PIETONS ET LES CYCLISTES ?

Quand la place est suffisante les trottoirs font 145 cm de chaque coté de la voirie. C’est le minimum syndical. On remarque que la hauteur du trottoir par rapport à la chaussée est faible. Les stationnements sur le trottoir sont facilités par une telle configuration.
Aucun équipement cyclable ne semble prévu sur la rue Albert Barbier. Est ce que la mairie prévoit de supprimer tout le stationnement résidentiel pour y installer des bandes cyclables ? Je ne pense pas. Généralement, les élus aiment mettre en avant la mise en service d’un nouvel équipement cyclable.


Au moindre obstacle, le trottoir passe sous le 140 cm réglementaire. Et les obstacles sont nombreux sur toute la longueur de la rue. Comment en 2020 peut-on concevoir des équipements pareils en toute impunité ?


Les mairies jouent souvent sur le fait que les obstacles sont ponctuels mais à Olivet on a carrément tout un bout de trottoir à 110 cm.

ET LA RUE DE LA REINE BLANCHE ?
Des travaux lourds seront nécessaires s’il faut remettre aux normes les trottoirs car ils ne sont minuscules. Réponse dans quelques mois !

EPILOGUE
« À l’automne dernier, les riverains avaient été associés au projet de réfection des rues Albert-Barbier et de la Reine-Blanche. » Tout est dit! Les riverains ne penseront qu’à leurs intérêts, à savoir une circulation automobile aisée pour rentrer chez soi et du stationnement gratuit à foison. Comme je le dis : la somme des intérêts individuels ne représentera jamais l’intérêt collectif. Ici, la mairie a cédé au clientélisme facile au détriment des piétons et des cyclistes qui empruntent cette rue tous les jours.
L’occasion de rappeler que le panneau carré bleu avec sa barre oblique n’a aucune valeur réglementaire. L’espace partagé est donc dans la tête des élu(e)s et nulle part ailleurs.
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Comme je le dis souvent, ceux qui décident ne sont pas ceux qui pédalent dans notre métropole. On voit le résultat ! #mobilitésdoucesvariabledajustement
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Encore une rue dans laquelle les cyclistes feront le trottoir, comme De Gaulle, la rue d’Olivet, cela va de soi. À croire que Saran donne le diapason des non-équipements cyclables.
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